Poulet mafé

Voilà longtemps que j'avais envie d'essayer cette recette africaine (qui inaugure une nouvelle catégorie sur ce blog) pour varier un peu des recettes traditionnelles de poulet, et utiliser un pot de beurre de cacahuètes entamé depuis longtemps dans mes placards....

Pour cette recette, l'ingrédient essentiel, en dehors du poulet, de l'épicerie et des légumes (qui peuvent varier dans cette recette) est le beurre de cacahuètes (et/ou la pâte d'arachide), qui va donner son goût typique à la sauce de ce plat.

Pour ce premier essai, je me suis largement inspirée de la recette du site "papilles et pupilles", mais en allégeant un peu la sauce en y mettant un peu moins de beurre de cacahuètes, moins de concentré de tomates et une petite boîte de tomates au jus concassées en plus, afin d'avoir aussi des petits morceaux de tomates dans la sauce, et aussi en adaptant en fonction des ingrédients dont je disposais.

J'ai donc utilisé pour cette recette :

l'équivalent d'un gros poulet : deux petits poulets de 1.3 et 1.4 kg (que j'achète en direct auprès d'une ferme locale), moins leurs carcasses - avec lesquelles j'avais réalisé un bouillon auparavant - et deux blancs que j'avais mis de côté pour une autre utilisation.

environ 6 grosses gousses d'ail

environ 3 cm de gingembre frais râpé

un peu d'huile d'olive

un oignon jaune

4 petites carottes

environ 50 cl de bouillon de poulet maison (dégraissé)

2 cuillères à soupe de sauce nems maison (qui contient du nuoc mam, à défaut de nuoc mam pur que je n'avais plus)

150 g de beurre de cacahuètes (non sucré)

une petite boîte de concentré de tomates (70 g)

une petite boîte de tomates au jus concassées

de la fleur de sel aux épices "berbère"

du poivre du moulin

une bonne pincée de piment de Cayenne

une demi-cuillère à café de pâte de piment (facultatif, quantité selon goût)

quelques pommes de terre (facultatif, quantité selon goût, je n'avais pas de patate douce)

En effet, dans le cadre de mon AMAP avec laquelle j'ai mes légumes tous les quinze jours, je prends aussi depuis septembre dernier un poulet par mois à une autre ferme locale. Cet engagement de volume d'achat mensuel sur un an des adhérents de l'AMAP permet à la ferme de mieux vivre et de pouvoir nous proposer des poulets bio locaux à un prix intéressant (9.50 euro le kilo). Mais voilà, un peu lasse de ne faire que des poulets entiers cuits au four au début, j'ai dû m'équiper d'un gros couteau et aller voir une video sur internet pour apprendre à découper mes poulets moi-même....ce n'est pas aussi net que par mon boucher, mais je me débrouille ! J'avais ainsi congelé les morceaux de poulet, et réalisé un bouillon avec les carcasses afin de prendre moins de place dans mon congélateur.

Petit aparté sur le bouillon : au départ je voulais réaliser un autre recette de soupe asiatique, donc j'avais fait revenir mes carcasses cassées en plusieurs morceaux dans le l'huile de coco et de la pâte de curry jaune, avant de couvrir d'eau et d'ajouter une tige de citronnelle fendue et quelques aromates. Mais on peut simplement mettre les carcasses dans l'eau avec quelques aromates (oignon, thym, laurier, ail, grains de poivre, verts de poireaux, etc...et gros sel) et laisser frémir à couvert. Quand la viande sur la carcasse est cuite, on peut la récupérer et laisser encore les os bouillir très longtemps pour davantage de parfums...et de vertus : un vrai bouillon cuit jusqu'à 6 ou 8 heures, et les substances ains issues des os sont très bénéfiques pour la santé. On filtre ensuite.

Si on souhaite dégraisser le bouillon, on place au frais, le gras va alors figer à la surface et il n'y aura plus qu'à l'enlever. On peut ensuite congeler le bouillon obtenu dans une bouteille en plastique, pour une utilisation ultérieure - comme un risotto que je prévois d'essayer.

Une fois que l'on a le poulet coupé en morceaux et le bouillon (on peut aussi bien sûr prendre un poulet coupé en morceaux chez son boucher et un bouillon cube de volaille !), la recette en elle-même est assez rapide à préparer, car on ne fait pas revenir les morceaux de poulet comme dans nos recettes traditionnelles françaises. Je commence par éplucher tous les légumes.

J'écrase toutes les gousses d'ail dégermées au presse-ail (je ne les fais pas revenir comme dans la recette), et je râpe le gingembre au-dessus d'un cul de poule. J'enrobe alors les morceaux de poulet de cette pâte avec mes mains (comme si je "massais" chaque morceau de poulet).

Puis je hache très fin l'oignon et les carottes (dont je laisse la peau), cela donnera de la texture à la sauce et permettra d'avoir des petits morceaux de carotte bien fondants. Puis je fais revenir l'oignon dans un peu d'huile d'olive (on peut aussi bien sûr utiliser de l'huile d'arachide si on en a).

J'ajoute ensuite le bouillon, le beurre de cacahuètes un peu écrasé, le concentré de tomates et les carottes, je porte à frémissement pour bien diluer le beurre de cacahuètes, puis j'y ajoute les tomates au jus concassées, et le piment de Cayenne (je n'ai ajouté la purée de piment que plus tard). On obtient une sauce à la très belle couleur !

J'y place les morceaux de poulet à cuire, ja rajoute les morceaux de pommes de terre 15 à 20 mn plus tard pour qu'elles soient juste cuites mais pas trop quand le poulet est cuit. J'ai rajouté une demi cuillère à café de purée de piment pour relever l'ensemble avec un peu de piquant, sans que ce soit trop fort.

Il vaut mieux cuire à couvert et surveiller, rajouter de l'eau si nécessaire car cette sauce, même pas très épaisse, a tendance à accrocher au fond. On peut ensuite découvrir la marmite à feu plus bas, une fois que le poulet et les légumes sont déjà cuits, pour épaissir la sauce doucement sans que cela ne brûle au fond.

J'ai servi ce plat avec du riz. J'aime le parsemer de persil ou de coriandre hachés pour apporter un peu de fraîcheur à ce plat aux saveurs très chaudes !